Je suis un innovateur, et j’ai tendance à adhérer aux nouvelles technologies facilement. Aussi j’encourage mes 3 enfants à se familiariser rapidement avec celles-ci et je veux qu’ils soient tous très allumés en la matière. Mon point : les métiers de demain nécessiteront l’usage de technologies encore inconnues aujourd’hui, maîtriser les outils d’aujourd’hui serait donc la base pour apprendre ceux de demain.

Plusieurs insistent que les iPads sont nécessaires puisqu’ils représentent l’avenir et que nos enfants doivent les utiliser à l’école. Je ne suis pas d’accord.

J’adore ces appareils, tous les appareils Apple sont d’une qualité supérieure et offrent une ergonomie efficace. Mais il est faux de dire que ce sont les seuls. La très grande majorité des appareils de type tablettes sont aujourd’hui très efficaces côté ergonomie et facilité d’utilisation.

Je suis d’avis que l’usage d’appareils électroniques en classe  et comme outil pédagogique est nécessaire. Mais pas pour « garder l’attention des élèves », c’est vraiment pas la bonne raison. Depuis longtemps que les ordinateurs font partie des classes, pour ma part en 4e année du primaire (en 1983) j’ai été initié au LOGO sur des appareils Apple. L’objectif était de nous apprendre les rudiments de l’informatiques par l’apprentissage d’une forme de programmation simple nous permettant de « dessiner avec un programme ».

Aujourd’hui, les outils technologiques sont présents dans tous les milieux, il n’est plus la responsabilité de l’école de faire l’initiation. Disons que l’informatique est devenu aussi essentielles que le français ou les maths. (Je vois déjà les gros yeux de plusieurs, laissez-moi continuer) Je crois que c’est une série de notions qui doivent être enseignées à tous les élèves (comme toutes les matières de base : géographie, histoire, anglais, français, maths, arts, etc), on enseigne les maths à l’école primaire mais pas la physique quantique ou la théorie des nombres dans son entièreté, on enseigne le français aussi mais on ne demande pas à nos enfants de devenir des auteurs à succès. L’informatique est dans le même créneau, ils (et elles) doivent très tôt apprendre comment les utiliser correctement, comment choisir les bons outils (logiciels et appareils) et ils ne deviendront pas tous informaticiens. On leur répète souvent que le français et les maths leur seront utiles tout au long de leur vie, peu importe la carrière qu’ils choisiront, c’est aussi vrai pour l’informatique. Je vois très rapidement venir le jour où une personne incapable d’utiliser un ordinateur sera considéré comme un analphabète.

Alors comment s’y prendre ? Est-ce nécessaire de forcer tous les élèves à avoir un iPad ? Non.

Nos enseignant doivent d’abord être mieux accompagnés et encadrés, elles doivent avoir un « programme éducatif » et les ressources nécessaires pour le mettre en oeuvre. Mais la grande difficulté avec ce programme c’est qu’il sera constamment en changement. Aujourd’hui on parle de iPad et de Facebook, mais dans 3 ans ce sera autre chose. Le rythme de l’innovation est déjà rapide et il ne cesse de s’accélérer. Il faut donc aussi révolutionner le développement de programmes éducatifs. Ce qui aura des impacts positifs sur le matériel pédagogique. On  doit donc donner les outils à nos jeunes pour l’avenir,et aussi à nos enseignants. Prenez pour exemple la démarche « hour of code » qui encourage tous et chacuns à faire une heure de programmation par année avec un outil ludique et simple sur le site code.org.

Il faut que l’école cesse d’être constamment en retard sur les familles. Mais attention, est-ce bien nécessaire de fournir des appareils de la plus haute gamme ? Est-ce que l’objectif est de simplement remplacer les bouquins par des tablettes de lectures ? Si oui pourquoi ne pas acheter des Kindle ou kobo ? Si l’objectif est de leur apprendre l’informatique, ce sont des ordinateurs qu’il faut fournir… À l’école on doit lire et écrire, écouter et créer, calculer et démontrer… En effet les iPads sont de bons outils pour la plupart de ces activités, et les outils se sont déjà améliorés pour les aspects créatif et démonstratifs mais il reste encore du chemin à faire. Les micro-ordinateurs sont encore les meilleurs pour ce faire.

Mais les ressources financières sont limitées, alors quoi faire ? Il faut « planifier » et comme je le proposais plus haut, il faut un « programme ». Je ne prétend pas avoir la solution parfaite mais je peux proposer un point de départ. Il est important de maximiser la rentabilité de nos investissements, puisqu’ils n’ont pas une longue espérance de vie. On ne peut espérer plus de 3 ans dans les conditions actuelles. Il faut donc acheter des appareils moins chers mais tout autant utiles.

Je propose de regarder des livres électroniques pour les 1ere et 2e du primaire (kobo ou kindle) parce que beaucoup moins chers et assez résistants pour les laisser aller à la maison. Ces appareils sont aussi capables de servir tout au long de leur cheminement scolaire (un premier au primaire et un nouveau pour le secondaire). Et ensuite, il faudra proposer des micro-ordinateurs de type portables (laptop), et pour cela je suggère les Chromebooks avec l’écosystème de « Google for classroom » qui donne des outils extraordinaires aux enseignants. Les appareils coûtent moins de 300$ chacun et proposent plus de versatilité que les iPads. Ces appareils devront ensuite être renouvelés aux 3 ou 4 ans jusqu’à la fin du secondaire.

Alors, message au ministre de l’éducation : « Il nous faut un plan, et un vrai. Laissez aux écoles le loisir de choisir quels outils seront utilisés pour enseigner les notions du programme et identifiez des budgets pour les outils technologiques et pédagogiques. »

Je suis toujours à l’écoute de vos commentaires et questions, en espérant que ce billet suscite plusieurs belles interactions.

votre geek

 

 

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